Accéder au contenu principal

Comprendre l’écrit…

 

L’expression « compréhension de l’écrit » a été utilisée de préférence à « lecture » parce qu’elle est susceptible de mieux traduire, pour un public de non-spécialistes, l’idée de ce que l’enquête va mesurer. Par lecture, on entend souvent un simple décodage, ou même le fait de lire à haute voix, alors que l’intention de cette enquête est de mesurer quelque chose de bien plus vaste et de bien plus profond. La compréhension de l’écrit fait appel à un large éventail de compétences cognitives, qui vont de la faculté élémentaire de décoder l’écrit à la connaissance du vocabulaire, de la grammaire et plus largement des structures et caractéristiques linguistiques et textuelles, en passant par la connaissance du monde.

Dans l’enquête PISA, l’expression « compréhension de l’écrit » désigne l’usage actif, réfléchi et fonctionnel de la lecture dans un éventail de situations et à des fins variées. Selon Holloway (1999), les compétences en lecture conditionnent la réussite scolaire des élèves dans le premier et le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. L’enquête PISA cible une population très diverse d’élèves, dont certains iront à l’université, d’autres poursuivront leurs études dans le but de

se préparer à entrer directement dans la vie active et d’autres encore commenceront à travailler dès la fin de l’obligation scolaire. Savoir lire n’est pas seulement essentiel pour réussir dans d’autres matières à l’école, c’est aussi une condition sine qua non pour réussir dans la plupart des domaines de la vie adulte (Cunningham et Stanovich, 1998 ; Smith et al., 2000).

Quelles que soient les aspirations professionnelles ou scolaires des élèves, la compréhension de l’écrit est importante pour leur vie personnelle et pour leur participation active à la vie de la société et de l’économie.

Les compétences en compréhension de l’écrit ne sont pas seulement importantes pour les individus, elles le sont aussi pour l’économie dans son ensemble. Les décideurs politiques et autres en viennent à reconnaître que dans les sociétés modernes, le capital humain – l’ensemble de ce que les individus à la disposition d’une économie savent et sont capables de faire – est sans doute le capital le plus important. Des économistes ont élaboré, depuis des années déjà,

des modèles qui montrent qu’en règle générale, le niveau de formation de la population d’un pays est une variable prédictive de son potentiel de croissance économique (Coulombe et al., 2004).

c’est non seulement comprendre et utiliser [des textes écrits], mais aussi réfléchir à leur propos

Le verbe « comprendre » est en rapport direct avec la notion de «compréhension de l’écrit », un aspect communément admis de la lecture. Le verbe « utiliser » fait référence à la notion d’application et de fonction – en l’occurrence faire quelque chose de ce qui est lu. Le verbe « réfléchir » vient s’ajouter aux verbes « comprendre » et « utiliser » pour insister sur le caractère interactif de la lecture : le lecteur se base sur ses propres pensées et ses propres expériences lorsqu’il aborde un texte. Chaque acte de lecture nécessite, à l’évidence, une certaine forme de réflexion sur la base d’informations extérieures au texte. Même aux stades les plus précoces, le lecteur fait appel à des connaissances symboliques pour décoder un texte et a besoin de connaître du vocabulaire pour lui donner un sens. À mesure que le lecteur emmagasine un ensemble d’informations, d’expériences et de croyances, il confronte constamment, quoique souvent de façon

inconsciente, ce qu’il lit aux connaissances extérieures, et ajuste ainsi continuellement sa compréhension du texte

 … et s’y engager…

Un individu qui comprend l’écrit possède les connaissances et compétences requises pour lire, mais au-delà, il valorise la lecture et l’utilise à diverses fins. C’est donc un objectif de l’éducation non seulement d’amener les élèves à un bon niveau de compétence en lecture, mais aussi de cultiver leur engagement dans la lecture. Dans ce contexte, la notion d’engagement recouvre la motivation à lire et se compose d’une série de caractéristiques affectives et comportementales,

dont l’intérêt que le lecteur porte à la lecture, le plaisir qu’elle lui procure, le sentiment qu’il a d’exercer un certain

contrôle sur ce qu’il lit, sa sensibilisation à la dimension sociale de la lecture, et ses différentes pratiques et habitudes

de lecture.

L’expression « textes écrits » désigne tous les textes cohérents dans lequel le langage est utilisé sous forme graphique, qu’ils soient imprimés ou électroniques. Le terme « texte » a été préféré au terme « information » employé dans plusieurs autres définitions de la lecture, car il est associé au langage écrit et renvoie plus directement à la lecture de textes « littéraires » ainsi que de textes d’information. Sont exclus des textes visés les artefacts audio (tels que les enregistrements vocaux), les films, les émissions télévisées, les animations visuelles et les images sans légende. Y sont toutefois inclus les représentations visuelles, telles que les diagrammes, les images, les cartes, les tableaux, les graphiques et les bandes dessinées, accompagnées de textes (par exemple des légendes). Ces éléments peuvent exister en soi ou être intégrés dans des textes. Les textes sur support électronique se distinguent des textes sur papier à de nombreux égards : leur lisibilité physique, le volume de texte visible d’emblée par le lecteur, les connexions entre différents textes ou parties de texte au moyen des liens hypertextes et, fruit de toutes ces caractéristiques, la façon dont le lecteur aborde généralement les textes électroniques. Par comparaison avec les textes manuscrits et imprimés sur papier, les textes électroniques exigent beaucoup plus du lecteur qu’il construise son propre cheminement pour se livrer à une activité de lecture, quelle qu’elle soit.

… [afin] de réaliser ses objectifs, de développer ses connaissances et son potentiel, et de prendre un.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Rapports syntagmatiques et Rapports paradigmatiques : combinaison et sélection

Rapports syntagmatiques et Rapports paradigmatiques : combinaison et sélection   Dans son Cours de .Linguistique Générales Saussure distingue deux rapports dans la chaine de la parole  : le rapport syntagmatique et le rapport paradigmatique . Il les définit comme suit : ‘’le rapport syntagmatique est in pressentia ; il repose sur deux ou plusieurs termes également présents dans une série effective. Au contraire le rapport associatif unit des termes in absentia dans une série mnémonique virtuelle’’ (1). Cette distinction de Saussure donne lieu, chez Romand. Jakobson (2) à deu x activités opposées : combinaison et sélection.   Jean- Michel Adam résume ces deux rapports comme suit : ‘’R. Jakobson oppose la combinaison    d’entités successive ou prédomine la contiguïté à la sélections,   concurrence d’entités simultanées où prédomine la similarité. Dans le premier cas, la constitution de la séquence verticale ...

La constitution de la docimologie et ses enjeux socio-éducatifs

Jérôme Martin   C’est en juin 1922 qu’Henri Laugier, Henri Piéron et son épouse effectuent la première enquête fondatrice de la docimologie 41 . Elle porte sur 117 élèves âgés en moyenne de 12 ans et 6 mois, appartenant à trois écoles communales de la Seine. Cette première étude a vu la participation de Piéron, mais les grandes enquêtes postérieures sont produites par Laugier. Si Piéron peut revendiquer la paternité de l’intitulé de la nouvelle science, c’est Laugier qui est le plus actif dans sa construction scientifique et sa légitimation. Cependant, Piéron soutient activement ces travaux 42 . D’une part, il publie dans L’Année psychologique qu’il dirige depuis 1912, les études de docimologie. D’autre part, il inaugure en 1932 dans le Bulletin de l’INOP une « Chronique docimologique » qu’il assure lui-même. Il publie également plusieurs articles sur ces questions dans Pour l’ère nouvelle .   Laugier, nommé au CNAM à la chaire de physiologie du travail c...

Le curriculum de formation du français pour les enseignants du primaire au Maroc

Ce curriculum a été conçu lors de trois séminaires qui se sont déroulés durant l’année 2013-2014, sous la conduite d’ Arlette TOUSSAINT , experte de l’académie de Versailles, responsable de la Mention 1 er degré des « Métiers de l’Enseignement, de l’Éducation et de la Formation » de l’École Supérieure du Professorat et de l’Éducation de l’académie de Versailles, responsable du parcours « Professeur des écoles » à l’Université de Cergy-Pontoise. Ont contribué à l’élaboration de ce curriculum : . Aziz BEHRI , CRMEF Fès . Fouad BOUFRAQECH – Essaouira, CRMEF Marrakech . Boudriss DARREHMANE – CRMEF Laâyoune . Akka LAHBOUB – Missour, CRMEF Fez . Ali MASSOUATI - CRMEF Taza . El Mekki MRABAT - CRMEF Meknès . Abdelhamid OMARI - CRMEF Tanger . Baâtti OUHASSOU - CRMEF Beni Mellal . Khalil TIJANI - CRMEF Casablanca voici le Sommaire de ce curriculum Préambule   - Contexte d’élaboration du Dispositif de qualification des enseignants - Co...