Le Maroc est le pays
qui connaît le taux le plus élevé de l’effectif d’encadrement par
enseignant : un professeur pour 27.1 élèves dans le
secondaire. Ces statistiques démontrent l’encombrement des classes
scolaires marocaines. Au moment ou les classes des pays de l’union européennes
cherchent à diminuer le nombre d’élève par enseignant et le rendre en deçà de
15 élèves on trouve celui des classes marocaines augmente de plus en
plus. La cause de tout cela est bien sur le niveau de recrutement des
enseignants qui a baissé mais il y a aussi d’autres facteurs importants qu’il
ne faudrait pas négliger. Parmi ces facteurs la ferveur nationaliste démesurée
qui cherche à s’exprimer par le nombre d’heures d’enseignement accordée à la
langue nationale : l’arabe. Il faut savoir que la ferveur nationale
démesurée est payante en devise. La moyenne d’enseignement accordée aux langues
nationales dans les pays de l’union européenne est 8 heures par
semaine au maximum dans les écoles primaires alors qu’elle dépasse 11 heures au
Maroc, et si on lui ajoutera trois heures d’enseignement de l'éducation islamique on obtiendra une
moyenne de 14heures par semaine. La ferveur nationaliste imposée par les
principaux partis marocains au pouvoir coûte cher c’est pour cela il faudrait
l’économiser. Une diminution de trois heures hebdomadaires de la masse horaire
accordée à l’enseignement de la langue arabe fera gagner au Maroc un nombre
important d’enseignants dans le secteur de l’enseignement primaire. Il suffit de
multiplier par trois le nombre de classe scolaire recensées au primaire pour
connaître le nombre d’heure exacte à économiser. Multiplier ce nombre d’heures par
leur valeur d’indemnisation pour déterminer au chiffre prés le prix de revient
de la ferveur nationaliste inutile, surtout faisant face aux économies qui se mondialisent de
plus en plus. En plus du budget à économiser uniquement à partir du nombre
d’heures accordées à l’enseignement de l’arabe il y’a d’autres petits budgets à
grignoter par ci par là pour améliorer le degrés d’efficience du système
d’enseignement national.
Le 5 août 1999 le ministre de l’éducation nationale de l'époque, M.ismail
Alaoui à signé un décret ministériel visant l’organisation et le fonctionnement
des délégations du ministère de l’éducation nationale. Un an après, précisément
le 19 mai 2000 un décret royal a été signé portant le statut de loi de création
des académies régionales de l’éducation et de la formation. Deux textes de loi
visant à préciser et à déterminer les prérogatives administratives de deux
instances institutionnelles malheureusement destinées à faire la même chose. Un
dédoublement institutionnel inutile et très coûteux.
Après la fin de la décennie nommée la décennie de
l’éducation et de la formation qui a débuté en 1999, et après la publication du
rapport de la banque mondiale durant le mois de février
2008 intitulé « un parcours non encore achevé », selon ce rapport, en matière budgétaire(budget du gouvernement), on dépense
plus de 10,5% que l’Algérie et plus de 6,4% que la Tunisie et malgré cela on
n'a obtenu que des miettes. On dépense plus de 27,2% du budget du
gouvernement alors que la Tunisie ne dépense que 20,8% et l’Algérie pays
exportateur du gaz et du pétrole ne dépense que 16,7% de son budget
gouvernemental.
Ce rapport ne reconnaît que deux avancées importantes à notre
système d’enseignement et ces deux avancées sont reconnues pour tous les
systèmes d’enseignement objet du rapport. La première avancée est celle se
rapportant à L'élimination de
l’écart éducatif entre les deux sexes: la parité entre garçons et filles dans
l’enseignement fondamental est pratiquement achevée. La deuxième avancée elle
se rapporte à l'amélioration des niveaux d’éducation ainsi que de certaines
compétences de base. Mais, malgré le résultat de ces deux avancées, tout reste
encore à être fait, surtout que le dit rapport a caractérisé ces systèmes de « parcours non encore achevé ». Et il
cite les actions à entreprendre pour réaliser des progrès dans l’immédiat
qui sont au nombre de trois :
- Des actions à entreprendre en matière de scolarisation secondaire et supérieure
- Des actions pour diminuer Le faible impact de l’éducation sur le développement social et économique
- Des mesures pour restructurer le systèmes éducatif pour faire face aux défis économiques, démographiques et financiers
Comme il est clair de
ces actions à entreprendre, elles ne concernent pas les pouvoirs locaux et
régionaux de l’enseignement ; à savoir au Maroc les académies régionales
de l’éducation et de la formation et les délégations. Mais elles concernent le
pouvoir central, c'est-à-dire le ministère de l’éducation nationale et tout
l’Etat.
Le système
d’enseignement marocain est composé d’entités désarticulées et repose sur un
dédoublement fonctionnel inutile. Dans le secteur de l’enseignement scolaire,
nous avons deux entités (les académies et les délégations provinciales) ces
deux entités reposent sur la même assise administrative dédoublée mais chacune
d’elle est gérée par une lois de fonctionnement différente. L’assise
administrative dédoublée se détermine par l’effectif des élèves. Cinq divisions
administratives au maximum selon l’effectif des élèves, alors que les lois de
fonctionnement de ces deux entités dédoublées sont la loi 07-00 et le décret
ministériel du5 août 1999.
En plus de cela, la loi
qui organise l’entité administrative nommée académie n’a rien a avoir avec la
loi qui organise le système d’enseignement universitaire. La première est
organisée par la loi 07-00 et la deuxième par la loi 01-00 et les deux lois ne
permettent aucune possibilité de coordination et d’harmonisation du système.
L’effet néfaste du
dédoublement fonctionnel est aggravé par l’exercice d’un double pouvoir
ministériel éclaté. Un pouvoir ministériel éducatif qui se charge de la gestion
du dit secteur de l’enseignement scolaire et un pouvoir éducatif à sa tête un
ministre qui s’occupe de l'enseignement supérieur. Le parcours du pouvoir éducatif chargé de
l’enseignement est très tumultueux et par conséquent coûteux et improductif.
Même au sein du domaine
de spécification des académies dont les délégations régionales ne constituent
qu’un simple service, les prérogatives et les attributions sont
floues. L’article 7 de la loi 07-00 stipule qu’un texte
organisationnel des prérogatives des services régionaux sera publié
ultérieurement. Cette loi (la loi 07-00 composée de 15 articles) est publiée le
19 mai 2000 au moment où le décret ministériel du 5 août 1999 composé de 16
articles détermine déjà les prérogatives des délégations régionales. Lourdeur
administrative, noyade des frontières et éclatement structurel improductif tels
sont les caractéristiques fonctionnels du secteur de l’enseignement scolaire
marocain.
Le découpage
administratif des régions coïncide parfaitement avec le découpage administratif
des académies. On a certes voulu rationaliser par ce découpage. On a voulu
faire des académies sur le plan de la région une vraie instance représentative
du pouvoir éducatif central, mais on a oublié que pour réussir cela il faut
adjuger aux instances des AREF toutes les prérogatives y compris celle de
l’enseignement supérieur.
En plus de
cela, le découpage du pays en régions est fait sur une base politique et
territoriale alors que la détermination du nombre des AREF devrait se
faire sur une base universitaire et estudiantine. C’est la carte universitaire
et la masse estudiantine qui devaient déterminer le nombre des académies et non
l’espace territorial.
Fait à laayoune, le 26 mars 2008
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